Fabrice Grimal est chef d’entreprise. Passionné par l’économie, l’histoire et la politique, il a publié le 22 mars 2018 son premier essai aux éditions Jean-Cyrille Godefroy : Vers la Révolution – Et si la France se soulevait de nouveau ? Du tableau sombre qu’il dresse de l’état de la démocratie et de la situation sociale, il déduit l’opportunité d’une révolte généralisée.
Propos recueillis par Pierre-Henri Paulet.
Voix de l’Hexagone : Vous êtes à la tête d’une entreprise d’événementiel, spécialisée dans le domaine musical. Avec la parution de Vers la Révolution, vous devenez, à 37 ans, essayiste. Quelles ont été les motivations qui vous ont poussé à l’écriture ?
Fabrice Grimal : J’ai vraiment ressenti cela comme un besoin à un moment. Cela vient de mon parcours politique… Quand j’étais étudiant, j’étais mainstream : très libéral, très formaté. Petit à petit, j’ai tourné casaque en découvrant un certain nombre d’auteurs, de thèses, grâce à Internet, comme beaucoup de gens de ma génération. J’ai commencé à me rendre compte du décalage entre ce contenu et l’information mainstream. Je lisais déjà énormément auparavant, au point de me croire inattaquable dans mes opinions pendant mes études d’économie. Et j’ai pensé qu’il fallait quand même que je me documente au maximum pour connaître les arguments du camp adverse… J’ai lu, lu, lu, regardé des conférences, des vidéos. Et j’ai traîné mes guêtres dans de nombreux mouvements politiques pour voir à quoi cela ressemblait…
VdH : Vous vous êtes « fait enquêteur au sein de divers mouvements » politiques, peut-on lire sur la quatrième de couverture. Racontez-nous cette expérience car elle n’est pas retranscrite dans l’ouvrage.
F.G. : J’ai fréquenté, j’ai discuté avec un maximum de partis et de mouvements de tous bords, installés ou alternatifs. J’ai assisté dès que j’en avais l’occasion à des réunions publiques, privées aussi parfois, en me débrouillant pour me faire inviter. Sans avoir pu y aller, je me suis énormément renseigné sur la ZAD, j’ai découvert le point de vue des zadistes. Et d’ailleurs j’intègre la ZAD dans son aspect retour à la campagne. Certaines de mes connaissances sont également tentées par la doctrine « survivaliste » à la française. Par mon parcours, j’ai des copains dans tous les milieux (énormément de cadres, des gens de la finance jusqu’aux individus en rupture de ban). Moi-même musicien à l’école [l’ESSEC, N.D.L.R.], j’ai eu beaucoup d’amis devenus musiciens professionnels ou travaillant dans des maisons de disques ; des gens très rarement de droite. Je me suis souvenu de ce que n’arrêtait pas de me répéter mon père : « Fabrice, quand deux personnes s’engueulent, il y a beaucoup de chances qu’elles aient chacune la moitié de la vérité, même tu as l’impression que l’une a raison et l’autre tort. C’est toujours plus compliqué que ça… ». J’ai compris que c’était la sagesse même.
VdH : L’analyse que vous proposez est extrêmement sourcée. Vous puisez sans sectarisme chez les auteurs de droite et de gauche. Finalement, nous avons à disposition tout le matériel documentaire pour prendre conscience de la gravité de la situation sociale, économique et démocratique de la France. Pourquoi nos politiques, nos grands médias et une partie de la population, en générale très éduquée, s’en tiennent-ils encore à une pensée conformiste, préformatée ?
F.G. : Je prendrais le problème autrement… Oui, il reste une grande majorité de gens qui savent que ces sources-là existent mais ne vont pas y jeter un œil. S’ils savaient, s’ils lisaient par hasard, ils s’apercevraient qu’il y a des choses très intéressantes. Moi-même, je me suis aperçu que des penseurs situés à la gauche radicale, à l’origine très éloignés de mes positions, étaient impressionnants : Lordon par exemple.
VdH : Vous le citez beaucoup…
F.G. : Quand j’ai découvert Frédéric Lordon, je suis tombé de ma chaise. C’est peut-être l’intellectuel français le plus brillant. Je suis d’ailleurs allé le voir il y a quelques jours à Tolbiac occupé, où il animait une conférence avec Bernard Friot… Mais les gens ne lisent pas ces auteurs car ils sont dans des cases. Ils y ont été mis par tropisme familial… Ils en viennent à sortir de la case à l’adolescence pour diverses raisons, mais parfois pour s’enfermer dans une autre, ce qui ne change pas grand-chose. L’écrasante majorité des gens n’en bougeront pas de toute façon.

Mais les changements sociaux majeurs – même mineurs – n’ont jamais été le fait de la majorité. Jamais. Toutes les révolutions ont été faites par des minorités. À la rigueur, on se fiche de la majorité dans ces cas-là : ce qui compte est le degré de radicalisme de la minorité. Et là, c’est très intéressant. Je ne compte plus le nombre de fois où, dans une soirée où je me rends – sans avoir envie de parler politique – je me retrouve avec des cadres qui me disent, au détour d’un sujet, qu’ils ont entendu certaines choses sur Internet, par exemple sur Vérité et Réconciliation ou dans les vidéos du docteur Joyeux. Il suffit de regarder les scores de ces chaînes vidéo pour mesurer leur audience. Si l’on s’amusait à classer les audiences réelles de la télévision par rapport à celles d’Internet, des annonceurs publicitaires arrêteraient de financer les émissions de télé qui personne ne regarde ! Oui, la radicalisation de la minorité est en phase d’expansion totale.
VdH : Internet est appelé à jouer un rôle important dans la formation d’une force de changement. Et c’est vrai que le Web est devenu une contre-société de l’information et du débat. Mais la culture du « like » ou du « tweet », c’est-à-dire du coup de gueule numérique, n’est-elle pas le pire ennemi de la véritable mobilisation sociale ?
F.G. : Internet en général, de mémoire, c’est environ un clic sur deux pour du porno ! Sur les réseaux sociaux, si l’on avait accès à toutes les publications, on ne verrait que des photos de chatons ou des albums de vie de famille… Internet n’est donc pas majoritairement un refuge de révolutionnaires. On est loin des feuilles ronéotypées des Bolchéviques entre 1915 et 1917. On retrouve là encore notre rapport majorité/minorité évoqué précédemment. Mais, oui, il y a une culture du clic et du like. On soutient une bonne cause par un clic plutôt qu’en envoyant un chèque par exemple, on soutient Arnaud Beltrame en « likant » un message, on soutient les victimes d’attentats par une photo de profil Facebook etc. C’est totalement pathétique. Ma conviction – en l’absence d’études sociologiques sur ces phénomènes – se fonde sur les faits. Par exemple : Thierry Meyssan prétend que les attentats du 11 septembre résultent d’un complot. Il en fait un livre qui sort immédiatement après l’événement. Qui en avait quelque chose à faire à l’époque ? Personne. Pour qu’on en parle, il faut attendre 2007 avec l’arrivée des grosses vidéos sur Internet et le développement de Facebook. Nait à ce moment un phénomène de viralité. C’est donc à partir que 2007 que le complotisme moderne existe. Et il est corrélé à 100 % à l’utilisation des réseaux sociaux. C’est la preuve que ce n’est pas qu’une culture du like et du clic.
« Oui, la radicalisation de la minorité est en phase d’expansion totale »
Internet est donc aussi une culture du partage, même s’il y a du contenu-piège. Tout cela permet de changer les choses, je m’en aperçois dans mon entourage. Avant Facebook, si j’avais voulu convaincre un proche qu’il faut sortir de l’Union européenne, ça aurait pris énormément de temps et j’aurais risqué l’engueulade. Aujourd’hui, on infuse des idées sur les réseaux sociaux, petit à petit… Et à un moment, l’interlocuteur voit passer un article en provenance d’une source mainstream qui souligne un réel problème et, simultanément, arrive notre info qui va répondre à sa question. C’est une « fenêtre de tir » que les réseaux sociaux permettent. Internet favorise un travail d’infusion, de fond.
VdH : Votre livre porte une hypothèse : celle d’une nouvelle révolution en France qui surviendrait en 2023. Mais vous n’abordez ce scénario qu’en fin d’ouvrage à travers une mise en scène (un bloggeur fictif raconte les événements). En réalité – et c’est l’intérêt de votre travail – vous expliquez surtout quels sont les signaux qui aujourd’hui permettent de penser que l’avènement révolutionnaire n’est pas absurde. Est-il pour autant probable ?
F.G. : L’hypothèse révolutionnaire n’est certainement pas absurde… et certainement pas probable ! Sauf que tous les grands révolutionnaires ont dit ou écrit dans les semaines précédant leur révolution qu’ils ne pensaient pas la voir survenir. Lénine s’était résigné, à l’été 1917 : « Pas de mon vivant !» Camille Desmoulins disait que personne ne pensait à la révolution la veille des états généraux et qu’il y avait zéro républicain dans le pays ; au final nous avons eu la Révolution et la République. Certains vont mettre cela sur le compte de Dieu (c’est lui qui fait les révolutions ou contre qui on les fait), d’autres diront que c’est seulement le hasard, puis d’autres encore y voient une suraccumulation d’éléments, comme de la dynamite dans une grange jusqu’au moment où il ne manque plus que l’étincelle… On se trouve dans cette dernière situation, à attendre l’étincelle. Le problème n’est pas que la France n’est pas un pays riche : elle l’est aujourd’hui et elle l’était déjà en 1789. Ce qui favorise la révolution est donc moins une pauvreté absolue qu’une pauvreté relative : c’est-à-dire le creusement des inégalités, des ascensions contrariées, des frustrations. C’est aussi une ambiance de complot : il y a toujours des complots qui circulent dans les périodes révolutionnaires. Il faut aussi un mépris venu d’en-haut, une sécession des élites. La révolte populaire vient d’ailleurs en second : elle succède à une révolte des élites.
VdH : Avez-vous perdu tout espoir qu’un changement radical intervienne par la voie électorale ?
F.G. : Oui. Globalement oui, je ne peux pas répondre autrement. J’en parle dans le chapitre sur le tirage au sort : l’élection, telle qu’elle a été captée aujourd’hui, ne sert plus à rien. Macron veut remettre un peu de proportionnelle (15 %), ce qui ne changera rien. Certaines personnes ont pu croire au Front National ; elles ont vu lors des dernières élections ce qu’il fallait en penser : c’est un parti d’incompétents. Ceux qui croient qu’Asselineau va passer d’1% à 50 % d’ici la prochaine élection présidentielle sont complètement à côté de la plaque, malgré tout le respect que j’ai pour le personnage. Ceux qui pensent que Mélenchon peut faire 50 % dans ce pays se trompent aussi : il y a trop de vieux et de possédants. Que reste-t-il ? Le marigot actuel ! Baroin, Macron, Édouard Philippe, Bruno Le Maire… Donc aucune chance d’avoir un changement par les urnes.
VdH : Le tirage au sort est une idée qui revient fréquemment dans votre livre. La révolution de 1789 a conduit à la reconnaissance de la souveraineté nationale. Celle de 1848 à l’adoption définitive du suffrage universel. Vous semblez convaincu que la prochaine révolution remettrait au goût du jour un très ancien mode de désignation des gouvernants : le sort, aux dépends de l’élection…
F.G. : Oui c’est ce que je sous-entends. Je ne prophétise pas la révolution, je la prends comme une hypothèse car elle est hyper-féconde, telle une pelote qu’il n’y aurait plus qu’à dérouler. Et parmi les éléments de la pelote, il y a le tirage au sort. En 1789, il avait été évoqué puis rapidement été écarté. Il a quand même survécu dans les jurys d’assises.
VdH : Jurys que l’actuel gouvernement attaque, d’ailleurs, avec le projet de création de « tribunaux criminels » non populaires à côté des cours d’assises…
F.G. : Oui, absolument. Or, la prochaine révolution portera cette idée de tirage au sort. Quand la masse espagnole va sur la Puerta del Sol et que des gens ont envie de parler, très vite on les tire au sort. Place Syntagma à Athènes, pareil. Dans les AG de Tolbiac ou autre, la règle est « premier arrivé, premier servi » sur la liste des orateurs mais, en fait, on finit toujours par tirer au sort. L’idée doit beaucoup au mouvement des Gentils Virus d’Étienne Chouard qui a infusé dans tous les autres mouvements. Chouard a frayé avec Soral mais, en même temps, avec Friot, Lordon, Franck Lepage. Il est donc un « trait d’union » et, forcément, a été attaqué par les deux camps, comme tous les traits d’union. Peu importe, il laisse cet héritage-là, quoi qu’il arrive. On ne peut pas lire Chouard, ou les travaux de David Van Reybrouck ou de Bernard Manin, sans être immédiatement séduit. Surtout quand on voit le « renouvellement » macroniste !
« Il existe actuellement une telle violence sociale dans le chômage, les suicides, le mépris dont fait preuve la classe dirigeante que tout cela ne peut que générer une violence contraire. Il serait hypocrite de faire mine de ne pas le savoir… »
On a la preuve aujourd’hui qu’il ne suffit pas de changer les têtes, de rajeunir, de changer de parti. Beaucoup de gens ont ouvert les yeux, en allumant la radio et en entendant les députés LREM raconter n’importe quoi. La plupart de ces nouveaux élus ont grenouillé au PS ou chez Les Républicains pendant dix ans et ont opportunément saisi l’occasion Macron. Mais Macron n’a pas eu le choix. Il a fait avec qu’il avait : des opportunistes. Quand on tire au sort, on n’a pas ce problème-là. Rien que cela, ça change tout. Il y a bien sûr bien d’autres arguments que je développe dans mon livre… Par exemple, le tirage au sort permet une vraie représentativité des catégories sociales, des sexes, des diverses minorités, etc. Et cela sans passer par la discrimination positive ! On n’aurait même plus besoin d’en parler : cela ferait un sujet de discorde de moins. Quand on dit « Athènes : la naissance de la démocratie… », il faut rajouter « … par le tirage au sort ». Entre ces deux concepts, il y a un signe égal en vérité !
VdH : La révolution de 2023 telle que vous l’imaginez ressemble à un « Nuit Debout » qui aboutirait… Elle démarre par l’occupation de la place de la République, où se rassemblent des citoyens de convictions, d’horizons, de classes différentes. Certains corps constitués, poussés à bout (unités militaires) se placent du côté de la révolte et le régime s’effondre. Je simplifie, vous détaillez bien sûr davantage… À supposer que ces colères d’origines différentes se conjuguent pour l’occasion, peut-on espérer qu’il en sortira derrière un modèle un minimum cohérent pour se substituer au système renversé ?

F.G. : On peut l’espérer sans en être assuré. Effectivement, dans la fiction finale, on a l’impression d’un « Nuit debout » qui grossit et se retrouve à prendre l’Assemblée Nationale. C’est le point de vue d’une personne, d’un étudiant censé raconter ce qu’il voit. Pourquoi la Place de la République ? Parce qu’elle a servi de symbole ces dernières années. Et comme c’est une mare de béton, c’est un lieu facile à occuper. Dans cette petite fiction, on s’aperçoit qu’il se passe plein de choses dans le reste de la France aussi, ce qui n’était pas vraiment le cas avec « Nuit debout » excepté le mouvement social, quelques grèves. Là, c’est différent : il y a des mairies qui sont prises, des communes autogérées (plutôt de droite dans le sud de la France, plutôt de gauche dans l’ouest), des grèves massives, etc. Il se passe aussi des choses à l’échelle internationale, il y a un contexte. Tout cela aboutirait-il à quelque chose de cohérent ? On peut s’en référer à l’histoire. La Révolution de 1789 a été d’abord une révolution bourgeoise pour le remboursement de prêts avant que la « Grande peur » de l’été ne laisse entrevoir la colère du peuple. C’étaient autant de revendications qui n’avaient rien à voir, comme le montre le contenu « patchwork » des Cahiers de doléances. Que s’est-il passé pour que ce petit monde de catholiques fervents et de royalistes se retrouve en trois ans dans une République avec la constitution civile du clergé ? C’est très complexe et chaotique. On ne peut pas prévoir à l’avance comment une vision cohérente pourrait se dégager. Mais ce qui, selon moi, peut faire la cohérence, c’est la Nation. La même langue, des références communes.
VdH : L’hypothèse d’une révolution part donc d’un double constat : l’extrême difficulté à créer une alternative par les urnes et l’avènement prochain d’une autre époque. On assiste à la fin des mythes. Les soi-disant bienfaits du néolibéralisme, le bien-fondé de la construction européenne et de la monnaie unique, mais aussi une certaine idée de la démocratie représentative, nous venons d’en parler. Mais les révolutions créent aussi des désillusions, des violences… Quid du risque d’autoritarisme ?
F.G. : Nous sommes déjà en situation d’autoritarisme ! Il s’agirait donc d’en changer. Et quand les Français chantent la Marseillaise, ils glorifient l’autoritarisme des Jacobins. Ils glorifient l’autoritarisme de 1792. Ils glorifient l’autoritarisme des Fédérés du 10 août qui entrent dans les Tuileries pour emprisonner le roi. « La révolution n’est pas un dîner de gala », disait Mao. On peut même dire que la politique n’est pas un dîner de gala. C’est uniquement un rapport de force, uniquement des gagnants et des perdants. L’enjeu est que les perdants soient le moins malheureux possible et perdent le moins possible et, enfin, que leur défaite soit la plus légitime du point de vue de la justice sociale. On déteste l’expression « habiller Paul pour habiller Jacques », mais c’est en fait la définition de la politique. On voit bien par exemple que Macron, qui dit vouloir tout changer, le fait de manière autoritaire. N’importe quel nouveau président pense tout faire dans les cent premiers jours, vite et bien. C’est une forme d’autoritarisme. Dans une révolution, il y a forcément une phase d’autoritarisme aiguë. Il existe actuellement une telle violence sociale dans le chômage, les suicides, le mépris dont fait preuve la classe dirigeante que tout cela ne peut que générer une violence contraire. Il serait hypocrite de faire mine de ne pas le savoir… Et dire simplement « la violence, ce n’est pas bien ! » n’a jamais mené nulle part, si ce n’est à la collaboration dans les années 1930.
VdH : Dans votre scénario, vous insistez sur le fait que cette nouvelle révolution française se ferait contre les politiques imposées par l’Union européenne et contre le fonctionnement anti-démocratique de cette dernière. Vous imaginez alors que, dans la foulée du Brexit, deux États ont claqué à leur tour la porte de l’Union. La Hongrie – on comprend assez facilement pourquoi – et… la Finlande.
F.G. : La Finlande était un pays très social-démocrate, à la scandinave. Il est en train de virer vers la droite identitaire. Comme à peu près toute l’Europe de l’Est… C’est une première chose. Ensuite, les Finlandais sont des gens extrêmement pragmatiques. Ils sont voisins directs de la Russie et, dans leur histoire, se sont battus pour être ni Russes ni Suédois. Et voilà qu’ils se retrouvent province de l’Union européenne ! En France, on les flatte pour leur système éducatif et on ne les critique pas trop parce que la Finlande est un État particulièrement mal connu. Très régulièrement pourtant, le ministre des Finances finlandais menace de sortir de l’euro. À la prochaine crise financière, la Finlande va vouloir retrouver son mark. Surtout qu’il y aura d’ici là le bilan du Brexit qui sera probablement positif. Voilà pourquoi je pense qu’il y a des indices crédibles de sortie de l’Union concernant la Finlande.

VdH : Vers la révolution est adossé à un blog (www.verslarevolution.fr) sur lequel se trouvent des chapitres supplémentaires… Pourquoi ne pas les avoir intégrés directement dans l’ouvrage. Une question de format ?
F.G. : Ces chapitres faisaient partie du livre à la base. C’était au départ un pavé monstrueux de 500 pages ! Mon éditeur m’a invité à l’alléger d’un tiers de son texte original. J’ai pensé d’abord à réduire chaque chapitre pour conserver une cohérence. Cette solution étant compliquée, j’ai choisi finalement de faire un blog avec les chapitres supplémentaires, retirés de la version imprimée de l’ouvrage.
VdH : Après ce premier livre, ébauchez-vous d’autres projets d’écriture ?
F.G. : Sûrement, car j’aime écrire. Maintenant que le blog est en ligne, je vais certainement continuer d’ajouter du contenu, d’autres chapitres ou de nouveaux articles. Ces articles pourraient un jour donner un livre, comme cela se fait. Peut-être trouverais-je un tout autre sujet. Il n’est pas impossible que je prenne l’un des thèmes déjà abordés dans Vers la Révolution pour le développer à fond.
Entretien réalisé à Paris le 10 avril 2018.
Référence : Fabrice Grimal, Vers la Révolution. Et si la France se soulevait de nouveau ?, Paris, Éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2018, 340 pages. Prix éditeur : 24,00 €. Blog de l’auteur : www.verslarevolution.fr.
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